Dans la région de basse Kabylie, la ville de Béjaïa a d’abord laissé son nom à la cire d’abeilles servant à fabriquer les chandelles, puis aux chandelles elles-mêmes.

Dans la région de basse Kabylie au nord-est de l’Algérie se dresse la ville de Béjaïa. Béjaïa est la plus grande ville de Kabylie et possède un passé riche aux multiples influences ayant laissé sa marque dans de nombreux domaines.

Photo : Houssam Ait Saadi – Béjaïa

Cité prospère sous la dynastie des Hammadites au XIème siècle, la ville est à l’époque un pôle commercial, intellectuel et religieux, lui valant le surnom de petite Mecque. La ville accueille de nombreux savants qui y séjournent dont Raymond Lull ou encore Fibonacci, qui participe à la diffusion des chiffres arabes en Europe.

« Il est hors de doute que la nouvelle capitale des Beni Hammad fut un extraordinaire foyer de culture. La dynastie y connaît son apogée, la ville reçoit la visite fréquente, on pourrait dire constante, de voyageurs venus de tous les points du monde musulman qui abordent et séjournent plus ou moins longtemps dans ce port accueillant, d’accès facile. Les idées s’y échangent, sans cesse alimentées par l’apport des dernières nouveautés orientales ou occidentales. La brillante culture andalouse vient se heurter à l’inspiration orientale traditionnelle, elle la renouvelle en se renouvelant elle-même au contact des sources parfois perdues de vue. La science profane trouvera également sa place à côté de la science sacrée. Bougie, au xiiesiècle, apparaît bien ainsi comme une ville fanion du Maghreb, une ville moderne qui donne le ton. »

Golvin L., Le Maghrib central à l’époque des Zirides, 1957

Le nom actuel de Béjaïa provient de son ancienne appellation tamazight kabyle, Bgayet, qui serait selon le linguiste Mohand Akli Haddadou peut être liée aux termes tabegga ou tabeyayt signifiant « ronces et mûres sauvages ». Le nom de la ville a été retranscrit en arabe sous Bugaya, qui a été retranscrit à son tour en Bujía, Bujia et Bougie respectivement en espagnol, italien et français. 

Béjaïa fournissait durant les temps médiévaux des quantités importantes de cire fine en Europe servant à la fabrication des chandelles. A partir du XIVème siècle, le terme chandelle de Bougie fait place à celui de bougie pour désigner dans la langue française tout d’abord la cire d’abeilles servant à fabriquer les chandelles, puis les chandelles elles-mêmes.

« Bougie, ville d’Algérie où l’on fabriquait cette sorte de chandelle. »

E. Littré, Dictionnaire de la langue française, 1873-1877

Photo : Sam Semmami – Baie des Aiguades à Béjaïa

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