Cet article fait partie de notre dossier sur le cinéma algérien. Pour lire la seconde partie portant sur l’émergence de la nouvelle génération de cinéastes, cliquez ici. 

Si 1962 marqua les débuts de l’Algérie indépendante, cette date fut également le point de départ d’un cinéma local sous impulsion étatique. Il émergea en tant que figure de proue du 7ème art dit tiers-mondiste post-colonial, pour devenir l’un des plus prolifiques du monde arabe.

Des superproductions narrant le joug colonialiste

Le vent des Aures (1966) retrace le parcours d’une mère à la recherche de son fils raflé par l’armée française et incarcéré depuis plusieurs semaines dans un camp.

Pendant les années 1960 et 1970, la lutte anticoloniale est le thème principal des productions algériennes comme l’illustrent des films tels que le Vent des Aurès ou les Chroniques des années de braise de Mohammed Lakhdar-Hamina. Au festival international de Canes, ils obtiennent respectivement le Prix de la première oeuvre en 1967 et la Palme d’or en 1975.

L’industrie du cinéma s’essaie également aux coproductions, notamment avec le réalisateur italien Gillo Pontecorvo pour La bataille d’Alger, nominé aux Oscars et qui reçoit en 1967 le Lion d’or à la Mostra de Venise; ou encore avec le réalisateur franco-grec Costa-Gavras pour le film Z, qui obtient l’Oscar du meilleur film en langue étrangère ainsi que le Golden globe du meilleur film étranger en 1969.

Dès le début des années 1970, plusieurs productions algériennes abordent toutefois les thématiques quotidiennes entourant la société de l’après indépendance. C’est le cas notamment de Merzak Allouache, qui dresse le portrait de la jeunesse algérienne en 1976 dans la comédie Omar Gatlato, lauréat du Prix d’argent du 10ème Festival international du film de Moscou, ou encore de Moussa Haddad qui signe en 1973 Les vacances de l’inspecteur Tahar, qui deviendra une référence en matière humoristique nationale.

Emblème d'une génération, Omar Gatlato (1977) narre le quotidien de la jeunesse algérienne.

Emblème d’une génération, Omar Gatlato (1977) narre le quotidien de la jeunesse algérienne.

L’impact de la décennie noire

Bab El Oued City (1994) relate l’impact de la décennie noire et du terrorisme sur la société algérienne.

La crise économique des années 1980 eut pour effet des politiques rétrécissant la part des fonds alloués à la culture et privatisant le secteur. La situation s’aggrava également suite à la décennie de violence des années 1990 ciblant les acteurs phares de la sphère culturelle.

Cette période difficile est marquée cependant par quelques succès en derja comme les films Carnaval fi Dachra de Mohamed Oukassi ou encore Bab El-Oued City de Merzak Allouache, lauréat du prix de la Fédération Internationale de la Presse Cinématographique. En tamazight, les films Machaho, La Montagne de Baya et La colline oubliée voient le jour.

Il faut toutefois attendre la stabilisation du pays pendant les années 2000 pour assister à la renaissance du cinéma algérien…

A PROPOS

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