Doyenne des stylistes et créateurs en Algérie, Yasmina Chellali a profondément laissé sa marque dans l’histoire et l’univers de la mode du pays.

Yasmina Chellali est née et grandit dans le quartier de Bologhine dans la banlieue d’Alger, où elle se découvre très tôt une passion pour la mode. Sous le nom de Yasmina, elle fonde la première maison de haute couture algérienne, tout d’abord implantée à Alger puis à Paris.

Considérée comme la doyenne des stylistes et créateurs de mode en Algérie, ses oeuvres intemporelles empruntent les coupes, bijoux, couleurs, étoffes et broderies du répertoire traditionnel algérien dans un mariage élégant des influences. Le costume est alors plus qu’un habit, il est vecteur d’identité.

Comme sur une palette où l’aiguille est devenue pinceau pour rappeler que le costume traditionnel n’est pas un simple vêtement mais un élément essentiel de notre personnalité, de notre culture, de notre civilisation avec tout ce qu’elle comporte comme influences assimilées.

Photo : Ares Duval – Yasmina Couture 2017

La carrière de Yasmina Chellali débute au studio de Jacques Esterel, avec qui elle travaille notamment sur la robe de mariée en vichy rose immortalisée par Brigitte Bardot. Au lendemain de l’indépendance, elle ouvre sa première boutique à Alger où elle expose son style inspiré par les vêtements traditionnels du pays à l’instar des Karakous et sarouals.

Il s’agit pour nous, de réhabiliter ce costume, de le moderniser, de l’adapter au siècle où nous vivons et non de le fossiliser et d’en faire un costume local sans aucune prétention universelle.

La styliste habille de nombreuses célébrités et épouses de chefs d’Etats dont les épouses des présidents Boumediene et Chadli, Ulla Aznavour, les chanteuses Warda et Miriam Makeba, Rania de Jordanie, Valentina Terechkova ou encore Princesse Farah.

Voiles de mousseline et fils d’or, Yasmina Chellali coud un patrimoine revisité au rythme de ses collections. Son parcours est intimement lié à l’histoire du pays. Ainsi, l’engagement de sa famille dans la lutte pour l’indépendance algérienne mène à son arrestation et son expulsion vers Paris. Elle est ensuite placée dans une institution tenue par des soeurs où elle apprend les rudiments de la couture. C’est une fois diplômée qu’elle intègre comme apprentie la maison de couture de Jacques Esterel.

La créatrice de mode retourne en Algérie peu avant l’indépendance et poursuit son engagement auprès de la cause indépendantiste. Au lendemain de l’indépendance, elle partage ses créations dès 1963, dirige un atelier et ouvre de nombreuses boutiques dans la capitale. Elle quitte cependant Alger suite à la période de violence des années 1990.

Photo : Ares Duval – Yasmina Couture 2017

Yasmina Chellali continue toutefois de s’inspirer des traditions algérienne tout en leur insufflant un souffle nouveau. Avec sa collection pour l’année 2017, elle rend encore une fois hommage en délicatesse au patrimoine vestimentaire du pays, des bijoux traditionnels d’argent en passant par les broderies d’or incrustées dans le velours. Doyenne des stylistes et créateurs en Algérie, Yasmina Chellali a profondément laissé sa marque dans l’histoire et l’univers de la mode du pays.

Photo : Ares Duval – Yasmina Chellali, Yasmina Couture 2017

A PROPOS

The Casbah Post est un projet bénévole et indépendant mettant en avant la culture algérienne contemporaine. Avec un intérêt pour les talents et les initiatives locales, ce webzine a pour objectif de promouvoir le patrimoine et de valoriser la diversité culturelle du pays.

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