Cet article fait partie de notre dossier sur le cinéma algérien. Pour lire la troisième partie sur les facteurs fondamentaux pour une industrie dynamique, cliquez ici.
La période de stabilisation et les politiques de réinvestissement dans le secteur du 7ème art dès le début des années 2000 en Algérie permirent de poser les bases d’un renouveau d’une industrie cinématographique gravement affectée par la décennie de violence des années 1990.
Une génération autodidacte et avide de cinéma

La comédie burlesque Mascarades (2008) est le premier long-métrage de Lyès Salem.
En l’absence de nombreux soutiens à l’apprentissage, la nouvelle vague du cinéma s’auto-forme au métier et diversifie le registre des genres abordés.
En effet, à l’image du cinéma socialement engagé des années 1960 et 1970, la nouvelle vague du cinéma algérien aborde des thématiques sociétales, aussi variées qu’actuelles: place de la femme, questions identitaires, harragas ou encore l’impact du terrorisme. La vie quotidienne des Algériens ainsi que les défis majeurs se présentant face à la société sont abordés sans tabou.
Ce dynamisme retrouvé a permis à la production cinématographique d’atteindre des volumes précédemment inégalés dans le pays mais aussi de marquer une présence accrue sur la scène internationale.
La nouvelle vague du cinéma algérien

Inland (2008)
Ils s’appellent Djamel Kerkar, Lyès Salem, Damien Ounouri, Lotfi Bouchouchi, Yanis Koussim, Narimène Mari, Malek Bensmail ou Tariq Teguia. Cette nouvelle vague du cinéma algérien explore les contradictions de la société algérienne, l’espoir ou la désillusion et représente l’ébullition artistique actuelle dans le pays ainsi que l’apport inédit de la diaspora. Primées durant les évènements nationaux, leurs œuvres s’exportent et se font distinguer à l’étranger.

Dans ma tête un rond-point (2015)
Ainsi, le dernier film de Hacène Ferhani, Fi rassi rond-point (Dans ma tête un rond-point), documentant la vie entourant les activités d’un abattoir dans le quartier du Ruisseau d’Alger fut primé non seulement à Alger mais également à Turin, Louxor, Marseille ou encore Montréal.
Entourant la question de la mémoire de la décennie noire, le film Maintenant ils peuvent venir de Salem Brahimi obtint le Prix du jury lors du 12e Festival international du film de Dubai ainsi que la « Mention spéciale » du jury du 11e Festival international du film oriental de Genève (Fifog).
Les super coproductions du réalisateur Rachid Bouchareb, Hors-la-loi, ainsi qu’Indigènes furent quant à elles nominées aux Oscars, tandis qu’Indigène fut primé par le jury et le public du Festival international du film de Chicago, le National Board of Review Award, ou encore les Césars.
Si cette génération de cinéastes talentueux a su redonner un nouveau souffle à l’industrie cinématographique, le renouveau de cette dernière puise sa source dans les changements au sein des politiques culturelles algériennes…