Des frères Racim en passant par Mohamed Ranem et Adjaout Mustapha, zoom sur les grands noms de la miniature algérienne qui ont profondément marqué le terrain de l’enluminure dans le pays.
La miniature désigne l’oeuvre de peinture ou dessin décoratif exécuté à la main ayant pour but d’illustrer un manuscrit. La miniature devient enluminure lorsque les pigments d’or et d’argent sont mobilisés durant l’illustration ornementale.
Les enluminures peuvent alors présenter des scènes, des éléments de décoration ou des lettres et phrases.
Parmi les précurseurs de la miniature en Algérie figurent Ali Racim, Mohamed Kechkoul et les frères Racim. Ces derniers posent non seulement les bases de ce qui deviendra la miniature et l’enluminure algérienne, mais se font également promoteurs et enseignants de cet art. La question de la transmission du patrimoine et du savoir-faire est en effet cruciale, d’autant plus qu’il s’agit à l’époque d’un contexte de colonisation.
Ainsi, au lendemain de l’indépendance, de nombreux artistes tels Mohamed Temmam, Mohammed Racim, Mohamed Ranem, Ali Ali-Khodja, Hamimoumna et Mustapha Ben Debbagh (peintre du bois) reprennent le flambeau de cette mission d’enseignement; un projet qui aura notamment pour conséquence la mise en place d’une section de miniature et d’enluminure au sein de la Société des beaux arts en 1975 par Mustapha Belkahla. La section connait une telle popularité à sa création qu’elle s’est depuis enrichie de plusieurs disciplines.

Mohamed Temmam
L’Association des arts appliqués est également créée en 1979 par les miniaturistes Mustapha Adjaout, Ali Kerbouche, Ali Mechta, Boubekeur Sahraoui, Sid-Ahmed Bentounes, Tahar Mokhdani et Said Bouarour. Elle permet notamment de lancer une politique de réhabilitation de la miniature et de l’enluminure.

Zakaria Morsli
La génération de miniaturistes formée à l’École nationale des beaux arts d’Alger se décline entre autres à travers les oeuvres de Bachir Yellès, Ameur Hachemi, Tahar Boueroui, Farid Zerguane, ou encore Zakaria Morsli (notamment pour son travail sur le bois).
Leur travail ainsi que celui de nombreux autres miniaturistes algériens s’inscrit dans la continuité de la formation des miniaturistes algériens communément qualifiés de doyens, tout en s’inspirant du présent pour une miniature moderne survenue à partir des années 1990.
Image : Histoire de l’Islam – Mohammed Racim