La fête ancestrale touareg de la Sebeïba sera célébrée à partir du 10 octobre. Le festival de chants et de danses commémore la fin d’un conflit opposant différentes tribus de la région.

Au coeur de l’oasis de Djanet au sud-est de l’Algérie se tient un festival de chants et de danses se déroulant à partir du premier jour du mois de Muharram du calendrier lunaire musulman jusqu’au dixième jour du même mois (Achoura).

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Photo: Yann Arthus-Bertrand – Djanet

Chaque année, les Touaregs de la région du Tassili N’Ajjer et des pays voisins se rassemblent au cours de la Sebeïba afin de commémorer de manière cathartique la fin du conflit opposant les Oraren et les Tra’Orfitt sur le lieu de leur dernier combat. Selon la légende, la première manifestation du genre fut organisée il y a 3000 ans à l’occasion de la victoire de Moïse contre le Pharaon le jour de Achoura.

Les populations touaregs se réunissent depuis cette date pour sceller le pacte de paix observé à l’occasion de la victoire du prophète dans une démonstration de force simulant les batailles avec des costumes riches en couleurs au rythme de chants traditionnels féminins.

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Photo: Zargcheikh

Inscrit sur la liste du Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO en 2014, le festival de la Sebeïba voit des danseurs et chanteuses s’affronter afin de représenter leur communauté durant une compétition s’étalant sur neuf jours du nom de Timoulawine. Les vainqueurs participent aux rituels et cérémonies de la Sebeïba durant le dixième jour en formant un cercle et simulant des combats d’épées dans la Loghya au rythme des chants traditionnels féminins et des tambours.

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Photo: Denis Lionnet

Les danseurs tiennent une épée dans une main et un foulard symbolisant la paix dans l’autre, tandis que les groupes de musiciennes jouent la Ganga en chantant le Tisseouay. Le pacte de paix est reconduit dans les quartiers d’El Mihan et Zelouaz sous l’arbitrage des sages appelés Imgharen.

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Photo: Denis Lionnet

Le festival de la Sebeïba permet la transmission générationelle du patrimoine touareg ainsi que la mobilisation des savoirs-faire locaux grâce aux artisans fabriquant les tenues, parures, instruments et armes. La compétition a alors un but de promotion culturelle et artistique, tandis que la simulation du combat vient perpétuer l’état de paix entre populations. Le festival de la Sebeïba reviendra cette année avec une nouvelle édition à partir du 10 octobre. 

Photo: Hoc Ben

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